samedi 16 juin 2012

Goûter ... Et sentir

Quand on joue de façon quotidienne dans la cour des degustateurs, on développe le zèle de déployer grand les narines pour capter les arômes, parfum, brûlures, effluves ... Accrochez vous si vous avez le bonheur de fréquenter un/une. En œnologie, votre after shave risque de ne.pas faire long feu! Les parfumeries deviennent.des cavernes dAli baba ou l'on navigue entre les patchouli et les freesia.
Dure, quand on est femme.de caractère de trouver une esence suffisamment épicée.sans qu'elle vienne titiller le le nez de ses co degustateurs.
Côté homme, on trouve toutefois quelques fragrances qui savent rester délicates.et discrètes, sans perdre de leur caractère masculin. Dernier coup de cœur en la matière, l'eau de gentiane verte d'Hermes. Chic. Typée, parfaitement équilibrée.
À déguster avec cette belle bouteille de Cotes Rôtie qui par un heureux hasard est arrivée sur votre table lors d'un dîner semi mondain et tout à fait ennuyeux. Manque de chance, le Chanel n5 de votre voisine va vraiment finir par vous gâcher la soirée.

Léonard Cohen, la dépression magnifiee

Une voix d'une tristese profonde. Everybody knows. Des notes graves. Des mots sérieux. It's the way things go. Un vendredi noir, nuit tombante. La profondeur triste de la chanson remonte seule le moral par sa vraie beauté.
À déguster on hésite. Le sérieux d'un vrai bordeaux tendu. Un saint julien grave mais tout en retenue. Clos du marquis ?
Il va falloir se coucher, on enchaine sur les stones. Ça ne rigole plus, ça envoie ca. Il faut du grenache exuberant. Des fruits un peu d'épices. Un syrah marocaine, pour aller un peu plus loin...

vendredi 15 juin 2012

Sauvignon: deux écoles s'affrontent

L'occasion faisant le laron, quand on travaille le sauvignon, il faut goûter... du sauvignon. Réunis donc sur une table par un froid vendredi, 31 échantillons de ... sauvignon.


A l'aveugle, car regarder avant de goûter, c'est tricher. Oh la belle brochette! il y en a de la Loire, du Languedoc, de Nouvelle Zélande, du Chili, du Bordeaux... Retrouvez donc vos petits dans cette palette aromatique.

Face à ces 31 dilemnes, une petite dizaine de dégustateurs, et, décidement, au debrief, deux écoles s'affrontent:

L'école du sauvignon exotique, rond et aspergé. La véritable victoire du néo zélandais. Son nez aux pointes herbacées s'est distingué, il plaît. On aime en bouche son côté rond, sa suavité, son accessibilité. On demande de la puissance (et l'on est servi). Quelques noms: Le Dog Point Vineyard (NZ), le Nimbus (Villa Casablanca - Chili), ou encore Amayna (Vina Garces Silva, Chili).

L'école du sauvignon minéral. Celui qui file droit. De la fraîcheur, des agrumes. "un cépage exprime son potentiel aromatique lorsque cultivé à sa limite septentrionale...". Pas étonnant qu'on retrouve là les Touraine, menetou Salon et autres Pouilly Fumé. Des noms aussi, pour l'équité: Le Blanc Fumé de chez Dagueneau, Les Monts Damnés, d'Henri Bourgeois, Château Bonnet, dans l'entre deux mers.

Maintenant qu'on a livré les noms, on peut aussi révéler que dans ce panel de dégustateurs, les messieurs ont préféré le "type 1" et les dames, le "type 2". Points de généralités n'en seront tirées.

Coup de coeur sur un vin très droit: Sauvignon Blanc Trocken, Heiner Sauer (Allemagne). Classe, élégance, pureté, finesse.



Et en buvant ça, que fait on ?

Si on est plutôt de la première école, on invite des amis et on met un bon morceau de pop anglaise. Moment convivial en toute simplicité! Essayez two doors cinema club.

Si on est de la deuxième école, on se pose avec un peu de musique classique. Du violon, ce serait bien, ou un piano cristallin comme celui de Keith Jarett.

jeudi 14 juin 2012

Mud, d'une rive à l'autre

L'histoire d'une traversée qui se fait parcours initiatique. Aller de l'autre côté de la rivière, et devenir adulte.
L'adolescence et son ambivalence dans un film qui emmène, emporte et enveloppe. Une fraîcheur émouvante et chargée de sens. Deux jeunes garçons, encore à leurs illusions et pourtant déjà presque adultes qui tentent l'échapée belle d'un Matthew Mac Conaughey, qui lui; n'a pas renoncé à son amour d'enfance. Lui est adulte - par l'âge - mais son enfance n'est pas si loin, juste de l'autre côté de la rivière, incarné par une Juniper qui elle, n'y a jamais vraiment cru.
Les adultes sont perdus: la mère s'ennuie, le père a perdu son amour propre et Tom, le vieux snipper, vit en vieux loup retranché. les enfants, grâcge à leurs illusions, deviennent les plus clairvoyants. L'espoir leur donne des ailes.
La nature environnante les porte. Elle est aussi belle et sauvage que rude et hostile. On suivrait ces aventuriers de tous âges jusqu'au bout du monde - de leur monde - car ils touchent en nous l'adulte qui ne l'est jamais complétement devenu et l'enfant qui n'a jamais vraiment cessé de l'être.
Sans nostalgie, sans cliché, mais avec délicatesse: la vie enfin.



Mudd, de Jeff Nichols. Prévoir pour sa sortie dans les salles une bouteille de Pouilly fumé de chez Dagueneau. Pour l'éxubérance aventurière dans la finesse de ses sauvignon...

Summertime makes me cry




Un classique ébloui par la voix de génie de la grande dame, de la diva ... Nina Simone. Summertime, avec un nom pareil, on devrait penser été, soleil, farniente, douceur. De la douceur, il y en a, mais c'est une douceur mélancolique, nostalgique et presque douloureuse. La contrebasse joue son intro, tranquille et discrète, le piano ne se départit pas de son élégance en dentelle. Et même la grande dame retient sa voix, comme si Summertime était à chuchoter. La chanson au nom de soleil évoque les notes de la nuit, d'une intimité presque obscure.


http://www.youtube.com/watch?v=MmrUrEbaYWE

A écouter avec un verre de "Nectar", de Gonzales Byass. Subtil et délicat comme la chanson. Et si vous avez choisi un jour de pluie pour écouter ces notes, prenez une lampée du whisky "Glenrothes", un millésime 1991 par exemple. La puissance de l'alcool réchauffera la richesse de ses arômes presque fleuris, un vrai baume au coeur...

mercredi 13 juin 2012

Volupté

C'est un élan de volupté qui commence par une rencontre des lèvres. un souffle chaud qui se niche dans le cou, la furtivité d'un brulant regard échangé.
Les lèvres se rapprochent, se frôlent, puis déposent un baiser.
Les mains, elles, cherchent la peau. Sa chaleur a l'effet d'un aimant. Timides d'abord, elles font fi des étoffes et se glissent, avec la hâte tremblante qui trahit leur désir.
Les corps se rapprochent tandis que les langues se déchaînent. l'esprit s'embrume, les alentours disparaissent, seule la peau compte. Seul l'instinct est encore là.
Même la vue ne sert plus à guider ces mains qui se contenteraient largement du toucher. On écoute la respiration de son amant pour y déceler le doux rythme du plaisir. le nez cherche le délicat parfum de cette peau si aimable.



A effleurer avec: Un champagne extra brut, Cuvée de la Table ronde, de chez Lancelot Pienne. La bulle enveloppe et enivre délicatement, l'élégance magnifie le moment.

Cosmopolis ou le manque d'étincelle...

Cannes, 3e jour


Et pourtant ça commençait bien. Le réalisateur: connu. L'acteur: playboy dans son premier contre emploi. L'actrice française: guest star...déchirée. La première scène: brillante de détachement, exemple de froideur, percutante.
On entre dans cette grande limousine futuriste. Juliette Bincihe, call girl de luxe déjantée, signe un rôle, même court, qui lui va plutôt bien.
Mais l'ambiance de la limousine est si froide qu'elle en devient, à la longue et malheureusement, trop rapidement ennuyeuse.
Quand va t'il se passer quelque chose ?
C'est néanmoins à regret que l'on quitte cette voiture qui campait presque parfaitement le film et son personnage principal.
Car la dernière scène, longue, sombre, presquer glauque, échappe et gâche le côté décalé de ce dernier Cronenberg.
Cette fin en fait trop: la serviette jaune ? (mais pourquoi ???) - ou pas assez... quelle réponse apporte finalement ce trader déchiré, changé en psychopathe ?
Aucune, peu d'éclairage. on sort de la salle indifférent ou, au mieux, dans l'expectative.
Le film était plein de promesses, mais il manque l'étincelle qui les aurait réalisé.




A voir avec: Un malbec B Crux de chez O. Fournier, Valle de Uco, Argentine. Explosif et bien présenté, mais trop court en bouche...