dimanche 14 décembre 2014

Du vin et des hommes

J'aurais pu discourir sur les vins du Bordeaux tasting. Mais d'abord on a du attendre si longtemps pour rentrer que le niveau d'exigence était bien haut et la déception, bien grande. 
Malgré la chaleur et le parfum des vieilles rombieres (merci de prévoir un renifleur videur à l'entrée des dégustations dignes de ce nom), quelques champagnes ont émoustillé les papilles! La cuvée BB de chez Besserat de Bellefon, et le blanc de blanc de chez Charles Heidsieck. Un le Sartre 2012 (pessac leognan) d'une gourmandise étonnante. Un muscat passerille et la "Sibérie" du bien nommé Clos des fées. 


Petit papa Noël, si tu m'entends...On en apprendra pas beaucoup plus sur les vinifs, bien trop de monde pour pouvoir approcher les pros... Les pros justement, où étaient les propriétaires? Les oenologues? A part la figure de proue de l'emblématique, ambitieux et critiquable mais inamovible Bernard Magrez, peu de stars à croiser en coulisses.


Bref un goût de trop peu en sortant de ce magnifique palais de la bourse. 
Heureusement, il y a les copains. Les vins des copains, car on a des copains du vin. Voilà comment on se retrouve avec dix bouteilles quand on est cinq à table, chacun avec ce souhait de partager sa dernière trouvaille... 
A l'attaque, un crémant du jura (Tissot. Méthode ancestrale chardonnay et savagnin. De l'intensité ronde, sans trop allez dans le côté brioché. Juste assez pour être gourmand et appeler une deuxième voire une troisième flûte. Mais l'abus d'alcool...  Tout ça. 



Après se pointe un foie gras poêlé, coulis de mangue aux baies roses. Quand on aime on ne compte pas et l'on a donc dans les verres un fabuleux cidre de glace ainsi qu'un muscat de beaumes de Venise. Le cidre joue particulièrement bien l'accord, avec une fraîcheur acidulée très délicate malgré la richesse mielleuse de l'ensemble. Rare beau et bon. Le muscat se défend lui aussi très bien mais tombe plus dans le fruit confit.



Pour la cannette, un pomerol. Je ne sais pas si je dois en parler je manque singulièrement d'objectivité depuis mon passage aux vinifs... Gombaude Guillot 2010, longuement carafé, délicat, un peu sur la pointe des pieds, contrairement à l'opulence de nombre de ses confrères. On ne cherche pas la puissance à GG, on cherche la longueur. On prend le temps. 



Clos carmelet 2012. Toujours aussi bon mais la il faut connaître le proprio! Comme quoi un tout petit vignoble familial, élevé avec peu de moyens mais beaucoup d'amour, ça donne un résultat plus que probant. 



Passons aux fromages, et revenons en aux blancs. Un Vouvray demi sec malheureusement décédé avant sa dégustation d'un infâme TCA. Et un grand bourgogne blanc, raceé (Ladoix 1er cru, les grechons)  De la brioche mais sans tomber dans l'exubérance. Ce moment du repas lui convient bien, cela nous ramène de la fraîcheur alors que nos papilles commencent à se faire paresseuses car presque repues.



Une dernière gourmandise avec un Maury tout jeune, tout fruité sur un dessert tout chocolat. Fraise, framboise, un peu de réglisse. Un joli souvenir des vacances sur la road 66 (Maury la cerisaie, Domaine des Schistes).



Du vin et des copains. Ça fait du bien.