mardi 6 mai 2014

Un aller simple pour l'Alaska



D'abord, d'abord.
D'abord il y a son nom, qui sonne comme un mot d'enfant. Et puis il y a son look, aussi frêle que grave. Puis arrivent les guitares. Et débarque la mélodie. Mais alors retentit sa voix, tout en force veloutée, pleine d'énergie pudique, qui projette dans un univers parallèle des le troisième RIF. Un univers plus noir que rose, mais où il reste assez d'énergie créative pour tous nous sauver.



Elle s'est appelée Prince Miiaou et c'est vrai qu'elle a quelque chose du chat. Un brin de sauvagerie timide, la félinité dans les gestes et dans la voix, ce côté presque diabolique dans les chansons. Son royaume ensorcele, et comme être prince ne lui suffisait pas, elle a écrit un album qui s'intitule "where is the queen ?" 
Si on pouvait le mettre en bouteille, il serait un exemple parfait d'équilibre entre tannins et acidité. Il y a une structure remarquable, et beaucoup d'élégance. Une mélancolie partagée accordée à une fougue douce amère pleine d'imagination. Quelque chose du carmenere, cette puissance tout en retenue, à la personnalité si déterminée.

Le concert finit sur un delicat sourire, presque gêné d'être la. Nous on en reprendrait bien un peu. Ton royaume pour une chanson ? 




Le prince Miiaou en concert au Rocher de Palmer, le 29 avril 2014



Wrap me up and take me to Alaska... Ta musique est enveloppante, princesse, et j'ai fait un beau voyage. Depuis, je repars régulièrement au son de tes accords.